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EMMENTAL STANDARD Centurion, nouveau partenaire de la fromagerie de Leyment

Pré-emballeur d'emmental, le Centurion, prendrait 55 % du capital de la société Valment, la filiale à 100 % de la coopérative Lacopab.

Malgré l'accord passé avec l'emballeur-conditionneur d'emmental, la situation de Leyment, dans l'Ain, reste fragile.

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Un protocole d'accord a finalement été signé en décembre dernier entre la coopérative Lacopab, propriétaire de la fromagerie de Leyment dans la plaine de l'Ain (52 Ml de lait), et le groupe Centurion. L'emballeur-conditionneur d'emmental, détenteur de plusieurs ateliers dans le nord et l'est de la France(1), prendrait 55 % du capital de la société Valment, la filiale à 100 % de la coopérative qui fabrique et commercialise l'emmental en blanc.

Fin 2011, le non-renouvellement des contrats d'achat de lait et de location-gérance qui liaient depuis une dizaine d'années l'emmentaliste Dominici à la coopérative Lacopab avait obligé cette dernière à reprendre en direct la gestion de sa fromagerie. Les nouveaux propriétaires de Dominici, une société du groupe financier Albert Frère, ancien détenteur d'Entremont, avaient annoncé leur volonté de se retirer de ce secteur d'activité en mettant en vente leur société d'affinage Fromagers Savoyards, à Montmélian (Savoie). Principal partenaire de la fromagerie de Leyment, cette dernière s'était engagée à affiner et à commercialiser l'emmental blanc de Leyment jusqu'à fin 2012.

La menace de fermeture de l'outil écartée

Après plusieurs mois de recherche de nouveaux partenaires et de grande incertitude, la menace d'une fermeture de la fromagerie de Leyment semble écartée. Aux normes et bien entretenu, le site offre une capacité de production de près de 100 Ml de lait. La prudence toutefois reste de mise. « Tiendra-t-on l'objectif de résultat fixé avec Centurion pour le premier trimestre ? », s'interroge François Conan, le président de Lacopab. Sur une base annuelle de 70 Ml transformés, il s'agit de dégager un revenu équivalent à 1 % du chiffre d'affaires. Une vingtaine de millions de litres seraient achetés sur le marché Spot, le reste payé aux 150 exploitations productrices sur la base d'un prix du lait de 291 €/1 000 litres d'après la simulation faite pour 2013. Il pourrait s'y ajouter, pour les producteurs détenteurs de capital via la coopérative Lacopab, un éventuel bonus selon le résultat de l'entreprise.

« Le marché actuel, caractérisé par peu de lait Spot disponible avec un prix élevé, ne nous aide pas à tenir le cap », déplore François Conan.

Le projet se fera-t-il par ailleurs avec ou sans les 32 Ml apportés depuis fin 2009 par les producteurs de l'association Leymental ? Les adhérents des trois petites coopératives, anciennement apporteurs de l'URCVL (Coopératives Bresse-Val de Saône, Dombes-Côtières et Bugey-Valromey), ne semblent en effet pas satisfaits des perspectives de rémunération de leur lait. Ils n'ont pas non plus répondu à la proposition faite par Lacopab d'entrer dans les 45 % de capital restant de sa filiale Valment. « Une proposition faite pour éviter toute distorsion entre les producteurs livrant à la coopérative », précise François Conan.

Autre source d'interrogation : fin janvier, les négociations engagées entre le Centurion et les Fromagers savoyards pour la reprise du site de Montmélian, n'avançaient pas. Alors que la signature définitive de l'accord doit intervenir officiellement à la fin du premier trimestre 2013, les dirigeants de Lacopab comptent sur l'amélioration du prix de l'emmental durant ces prochains mois.

ANNE BRÉHIER

(1) 30 000 t de fromage conditionné dont la moitié en emmental.

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